En janvier 2012, engluée dans la zone de relégation en Ligue 2 et tout juste rachetée par Dmitri Rybolovlev, l’AS Monaco recrutait une équipe entière pour tenter de sauver sa peau. Venus d’horizons variés, sous l’égide de l’obscur Evgeny Smolentsev, ces neuf "mercenaires" ont connu diverses fortunes avec le maillot des Rouge & Blanc mais aussi dans la suite de leur carrière. Un peu plus de quatre ans après leur arrivée, il est temps de jeter un coup d’œil à leur parcours, pour voir ce qu’ils sont devenus…

Ces neuf joueurs sont dans, l'ordre de leur signature à l'AS Monaco : Gary Kagelmacher (Beerschot Anvers), Andreas Wolf (Werder Brême), Nacer Barazite (Austria Vienne), Ibrahima Touré (Ajman Club), Danijel Subasic (Hajduk Split), Alexandros Tziolis (Racing Santander), Vladimir Koman (Sampdoria Gênes), Giorgos Tzavellas (Eintracht Francfort) et Nabil Dirar (FC Bruges).

Les survivants

Seuls deux joueurs font encore partie de l’effectif monégasque, dont ils sont devenus des cadres et avec qui ils ont connu la remontée en Ligue 1 puis un quart de finale de Ligue des Champions…

Danijel Subasic

Moqué par certains médias (Eurosport, etc.) lors de ses premiers matches pour son style peu académique, le Croate n’a jamais lâché son but depuis son arrivée malgré la concurrence de deux autres internationaux - Romero et Stekelenburg - grâce à ses qualités sur sa ligne, dans les duels avec les attaquants et sur pénalty. Régulier dans sa progression sous les ordres de Dédé Amitrano, il a notamment été l’auteur d’une énorme saison 2014/2015 qui aurait dû le voir sacré meilleur gardien de L1 aux Trophées UNFP. Aujourd’hui, Subasic est le Monégasque le plus capé de l’effectif, il devrait fêter son 200ème match d’ici la fin de l’année 2016 si tout se passe bien.

Nabil Dirar

L’autre "survivant" a connu plus de difficultés en Principauté mais ça ne l’a pas empêché de conserver la confiance de ses entraîneurs. S’il est plutôt régulier dans ses statistiques – plus passeur que buteur – il a cependant eu du mal à revenir de sa grave blessure au genou subie en 2013 avec notamment une saison 2014/2015 où il s’est surtout fait remarquer pour son travail défensif. L’ancien enfant terrible du FC Bruges s’est calmé en Principauté – malgré quelques écarts sur le terrain récemment - où il est un joueur apprécié du vestiaire. Il était ainsi le capitaine lors du fantastique succès à Arsenal l’an passé.

Ils sont partis

Andreas Wolf

Plus souvent à l’infirmerie que sur les terrains lors de ses deux ans et demi sur le Rocher, le robuste défenseur allemand, capitaine sous Ranieri en 2012/2013, a disputé le dernier match de sa carrière avec l’ASM, le 17 mai 2014 contre Bordeaux (1-1). Quelques semaines plus tard, il est retourné au FC Nuremberg, son club de cœur, où il a évolué 15 ans durant, pour devenir entraîneur adjoint de l’équipe II en Regionalliga Bayern, championnat du 4ème échelon allemand. Avec son collègue Roger Prinzer, son équipe s'est classée 8ème la saison dernière et est actuellement 3ème.

Gary Kagelmacher

Apprécié des supporters dès ses premières minutes sur le terrain pour son élégance, le Germano-Uruguayen a joué en défense centrale avant d’être décalé sur les côtés par Ranieri. S’il n’a pas survécu à la remontée, il a néanmoins joué en Ligue 1 lors d’une saison difficile en prêt à Valenciennes, conclue par une relégation. Une nouvelle fois non-conservé par l’ASM, il a rejoint le Munich 1860 en 2.Bundesliga où il s’est imposé comme titulaire indiscutable, d’abord dans l’axe puis sur le flanc droit. Sur le plan collectif, c’est beaucoup plus difficile puisque les Löwen (Lions) ont sauvé leur peau lors des barrages la saison passée après avoir fini 16èmes sur 18. La saison 2015/2016 n’est pas meilleure puisqu’ils sont encore une fois 16èmes avec seulement 5 victoires en 25 journées, dont trois consécutives récemment. Depuis août, ils ne sont sortis de la zone rouge que pendant deux journées…

Giorgos Tzavellas

Lui aussi était vite devenu le chouchou des supporters ! Pour sa combativité sans faille et la qualité de ses coups-francs ; malgré ses lacunes techniques et ses quelques errements défensifs. Le latéral gauche a été mis à l’écart après la remontée par Ranieri qui a privilégié l'éclosion de Layvin Kurzawa. Le Grec a alors décidé de rentrer au pays, au PAOK Salonique. Malgré une deuxième saison perturbée par les blessures, il a toujours été considéré comme un titulaire et s’il dépanne parfois à son poste naturel, il a été reconverti en défenseur central dès son premier exercice. 2ème puis 3ème de la saison régulière, le PAOK est actuellement 4ème de Super League. Tzavellas a aussi participé à trois phases de poules d’Europa League et a retrouvé la sélection en novembre dernier après plus d’un an d’absence.

Alexandros Tziolis

Hors de forme lors de ses 6 mois sur le Rocher, le milieu de terrain a été prêté une saison à l’APOEL Nicosie avant de quitter définitivement l’ASM en 2013 pour signer au PAOK Salonique, deux mois avant Tzavellas. Titulaire indiscutable lors de ses premiers mois, il a cependant été prêté en janvier au club turc de Kayserispor où il a été titularisé à chaque match de championnat après son arrivée. De retour en Grèce, il a réintégré le onze de départ du PAOK avant d’être écarté plusieurs mois en raison d’une tendinite. Cette blessure ne l’a pas empêché de reprendre sa place à son rétablissement et cette saison, il est même régulièrement capitaine dans l’entrejeu du club thessalonicien. En sélection, il a retrouvé une place de titulaire l’an dernier, après avoir été remplaçant lors du la Coupe du Monde 2014 et lors du furtif passage de Claudio Ranieri.

Vladimir Koman

Arrivé de la Sampdoria, le Hongrois a été un élément majeur du maintien et de la remontée au classement en 2012 avant de décider de quitter le club l’été suivant, effrayé par la concurrence (Coulibaly, Mendy, Ndinga, Poulsen…) et attiré par « de meilleures conditions financières » - selon ses propres termes - au FK Krasnodar, en Russie. Ce choix a été le début d’une descente aux enfers pour le milieu relayeur. Titulaire lors de ses deux premiers mois, il a perdu sa place et s’est contenté la plupart du temps d’entrer en jeu en fin de match. Écarté à l’été 2013, il a été prêté au FK Ural, club d’Ekaterinbourg, où là aussi son temps de jeu a alterné entre sorties de banc et quelques rares titularisations. Son contrat a rapidement été résilié à son retour à Krasnodar, ce qui lui a fait connaître six mois de chômage. En janvier 2015, il est rentré en Hongrie pour signer au Diósgyőri VTK où il a retrouvé un rôle de joueur-clé. Cette saison lui a même permis d’être promu capitaine avec une équipe actuellement 9ème (sur 12). Il n’a en revanche plus été appelé en sélection depuis bientôt deux ans, après avoir été incontournable entre 2010 et 2014.

Nacer Barazite

Recruté avec l'étiquette de révélation du championnat d’Autriche, le Néerlando-Marocain formé à Arsenal ne s’est jamais imposé en Principauté, la faute à de nombreuses blessures et à un manque d’investissement. De retour au pays en 2014 avec le FC Utrecht, sa première année a été très discrète entre blessures (encore), beaucoup d’entrées en jeu et seulement cinq titularisations. Sa saison 2015/2016 est cependant celle du retour en forme puisqu’il s’est imposé comme titulaire aux côtés ou en soutien du jeune français Sébastien Haller. S’il a marqué huit buts - dont cinq en championnat - il n’a plus trouvé le chemin des filets depuis décembre avec le 5ème d'Eredivisie.

Ibrahima Touré

Recrue la plus exotique en venant des Émirats Arabes Unis après des passages en Chine et en Iran notamment, Ibrahima Touré s’est imposé comme le joueur phare du groupe monégasque durant ses premiers mois au club avec 29 buts toutes compétitions confondues sur l'année 2012 avant de connaître un trou de 5 mois sans marquer. Sil a inscrit le but qui a offert la montée et celui du titre de champion en Ligue 2, il a été expulsé pour son dernier match avec l’AS Monaco. Écarté l’été suivant au profit de Falcao et Rivière, il est retourné dans le Golfe, à Al Nasr Dubaï, où il n’a pas perdu ses qualités de buteur puisqu'il présente un bilan de 44 buts en 64 matches en deux saisons. Disparu des feuilles de match à partir de l’été 2015 et de l’arrivée de Nilmar, il a (re)tenté le challenge chinois lors du mercato hivernal en signant au Liaoning Whowin FC, où il a ouvert son compteur dès la deuxième journée de championnat le 11 mars dernier.