Souvenez-vous, l’été dernier… Voilà le titre qu’aurait pu avoir cette chronique aujourd’hui après la victoire de l’ASM hier soir contre Nantes 3-1, suite à une énième prestation bien en-deçà de ce qu’on peut attendre et espérer d’une équipe du standing de Monaco. Elle possède en son sein des joueurs de classe mondiale, des jeunes fougueux et talentueux, des anciens à la science et à l’expérience des grands matchs et un entraîneur de calibre international. Pourquoi alors n’en voit-on pas la résultante directe dans le jeu ? Pourquoi l’alignement de tous ces grands joueurs sur la feuille de match, qui nous promet monts et merveilles en terme de spectacle, nous offre un jeu si terne ? Surtout que nous avons déjà goûté et savouré un jeu digne des plus grandes équipes cette saison, qui fait soulever les foules et chavirer les cœurs. Souvenez-vous, c’était (déjà) l’été dernier… Il faut le dire, hier soir, surtout face à un adversaire comme Nantes qui a gardé son ossature et son effectif de Ligue 2, la prestation des hommes de Claudio Ranieri a été des plus soporifiques. Plus l’équipe se rapproche du dénouement en championnat et sent le souffle chaud des Dogues dans sa nuque, plus elle semble balbutier son football et ses principes de jeu. Et l’on se plaint que le public n’afflue pas au Louis II. Comment voulez-vous attirer les foules en proposant un jeu aussi indigent ? Manque d’envie, de motivation, de faim, de générosité, d’ambition ? A Claudio Ranieri de résoudre ce problème, sous peine de voir la seconde place menacée ou voir s’envoler une Coupe de France qui semble lui tendre les bras.

Deux hommes dans le match : James et Subasic

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas joueur que nous allons mettre en exergue mais deux, tant l’un et l’autre ont été déterminants. L’un parce qu’il a sauvé les siens à quatre reprises en repoussant les assauts répétés des Canaris, l’autre en étant impliqué sur les trois buts monégasques de la soirée.

Concernant Danijel Subasic, après quelques sorties ratées lors des dernières rencontres, sa prestation d’hier soir aura pour mérite de rassurer ceux qui ont eu le loisir de critiquer assez ouvertement le portier croate. Certes, son passage à vide nous a été préjudiciable ces derniers temps, mais contre les Canaris, il a su garder ses coéquipiers la tête hors de l’eau grâce à quatre grosses parades. Tout d’abord à bout portant (31 et 48e), puis du bout des gants (69e et 70e). Et quand ce n’était pas le portier monégasque qui faisait office de sauveteur, c’était le cadre qui se dérobait face aux Nantais (63e). Il ne peut que constater les dégâts sur le but de Bédoya, d’une tête imparable dans la lucarne (78e).

Concernant le second, James Rodriguez, il aura été à l’origine et à la conclusion des trois buts asémistes. Sur une belle remise de Berbatov sur le premier but suivie d’une belle frappe enroulée aux abords de la surface (18e), puis sur un pénalty obtenu par Fabinho que le Colombien transforma sans faiblir (75e), et enfin, en offrant le but du break à Raggi sur corner (72e). Le numéro 10 monégasque a pesé lourd au moment de faire les comptes. Après être passé au travers, contre Evian le week-end dernier (1-0), James a tenu à vite remettre les pendules à l’heure en gonflant ses statistiques. Avec 11 passes décisives, il recolle aux basques d’Ibrahimovic au classement des meilleurs passeurs de Ligue 1, et avec 9 buts, il devient le co-meilleur buteur du club avec Rivière et Falcao. Ranieri était-il visionnaire lorsque ce dernier disait, en début de saison, quand le milieu colombien squattait le banc de l’ASM, que James finirait avec au moins 10 buts inscrits en fin de saison ?

Les autres prestations : de bonnes individualités, mais un mauvais collectif

Fabinho : un tir du gauche dans la surface adverse (10e), de bonnes montées sur son flanc droit aboutissant à l’obtention d’un pénalty mérité (75e), voilà un bon match réussi offensivement parlant, d’autant plus qu’au niveau défensif, il a bien contenu un Gakpé incisif.

Ricardo Carvalho : comme contre Evian, le Portugais semble manquer de jus au moment d’attaquer le sprint final de la saison. A laissé Gakpé filer seul au but (48e) et a manqué de tranchant dans ses interventions dans les airs. Semble régresser au fil des matchs.

Eric Abidal : le capitaine monégasque a fait son retour comme titulaire en championnat après quelques semaines sur le banc. Après un long passage à vide, il a su remettre les pendules à l’heure en étant l’auteur d’une prestation honorable, comme en témoigne son bon retour sur Deaux (17e). Sera-t-il encore là au prochain match contre Rennes, alors qu’Isimat-Mirin et Abdennour restent tapis dans l’ombre, prêts à bondir, pour lui soustraire sa place dans le 11 de départ ?

Andrea Raggi : posté à nouveau à gauche, l’Italien n’a pas démérité et a essayé d’apporter une solution offensive à ses partenaires. Il a aussi assuré au niveau défensif, grâce à un bon jeu de tête. Il a (enfin) ouvert son compteur but en Ligue 1 grâce à une tête bien catapultée au fond des cages de Dupé (72e)

Jérémy Toulalan : Jérémy a fait du Toulalan. A ratissé, parfois labouré et récupéré un bon nombre de ballons qu’il a fini par distribuer sans fioritures à ses coéquipiers.

Mounir Obbadi : a beaucoup couru, a été généreux dans l’effort, comme à son habitude, mais il n’a pas eu le rayonnement habituel et n’a pas pesé sur le jeu de son équipe. Remplacé par Geoffrey Kondogbia (79e), qui a apporté son physique et sa technique en fin de rencontre.

Joao Moutinho : absent depuis trois rencontres, forfait sur blessure, le milieu portugais effectuait son retour. Il a été l’organisateur et l’initiateur de quelques situations chaudes et a aussi bien défendu sur son côté droit.

Valère Germain : s’est beaucoup démarqué et a fait beaucoup d’appels, mais n’a pas réussi tout ce qu’il entreprenait. Plus en vue en seconde mi-temps, ponctuée par un tir sauvé sur la ligne (52e) et un bon centre en retrait mal négocié par James (55e). Remplacé par Lucas Ocampos (73e), qui s’est appliqué à essayer de jouer juste et simple.

Dimitar Berbatov : trop souvent hors-jeu, comme sur ce but refusé (19e), il n’a pas assez pesé offensivement, hormis sur quelques passes bien senties, comme celle, décisive, pour James en première période (18e). Il s’est ensuite éteint au fil des minutes. Remplacé par Emmanuel Rivière (64e), qui a tenté d’apporter du dynamisme et de la percussion.